Chaque année, des milliers de personnes vivant dans les territoires d’outre-mer sont touchées par le virus de la dengue. En France, depuis 2010, les cas autochtones ne sont plus rares. À ce jour, il n’existe aucun traitement contre cette maladie, autre que le paracétamol, l’eau ou beaucoup de repos. Mais récemment, l’espoir renaît grâce aux essais menés par un laboratoire brésilien, avec un vaccin unidose baptisé « Butantan-DV ». Un argument de taille selon Anna-Bella Failloux, chercheuse à l’Institut Pasteur. « Dans de nombreux pays où la dengue sévit, les gens, lorsqu’ils prennent plus d’une dose, nous devons les chasser. C’est compliqué. Alors que là-bas, on sait qu’une fois qu’on les a vaccinés, même s’ils disparaissent dans la nature, ils sont protégés. », explique-t-elle à Outre-mer le 1er.
Selon les premiers résultats d’essais menés sur 16 235 personnes au Brésil et démarrés en février 2016, le vaccin Butatan-DV serait efficace à 90 % chez les plus de 18 ans. Et parmi les plus de 7 ans, 75 %. Des chiffres qui rassurent la chercheuse, et déclenchent chez elle un certain enthousiasme. “ Ce sont de bons chiffres, car la dengue est un virus viral qui peut tuer, se souvient-elle. CONTRE Le vaccin est important et c’est pour cela qu’il y a tant de groupes pharmaceutiques qui travaillent sur ce sujet.»
Sur le marché, deux vaccins circulent déjà, mais ne sont pas recommandés par la Haute Autorité de Santé. Le premier, Dengvaxia, du géant pharmaceutique français Sanofi Pasteur, s’est révélé dangereux chez les personnes n’ayant pas contracté la maladie dans le passé.
Le second est produit par un groupe pharmaceutique japonais, Takeda. Il a la particularité d’être utilisable par tous, mais ne protège pas contre tous les types de dengue, comme le ferait le vaccin brésilien Butatan-DV. “ Il existe quatre sérotypes, et dans ce même vaccin, il y a un cocktail qui les rassemble tous. », précise Anna-Bella Failloux, de l’Institut Pasteur.
Les effets secondaires de ce vaccin ne seraient que « léger ou modéré », selon l’étude. Des effets graves ont encore été observés chez moins de 0,1 % de toutes les personnes vaccinées, mais ils se sont rétablis.
En attendant que ce vaccin soit autorisé par les autorités compétentes et reçoive l’agrément de la Haute Autorité de Santé française, il ne devrait pas arriver sur le marché avant fin 2025.