En France, environ 5 % de la population souffre de syndrome d’ apnées du sommeil. Il existe plusieurs manières de traiter l’apnée du sommeil dont une orthèse d’avancée mandibulaire, un traitement par pression positive continue ou une approche chirurgicale. Selon une récente étude, l’apnée du sommeil accélère le vieillissement, mais l’utilisation d’une méthode de thérapie respiratoire peut atténuer ce phénomène.
Cette étude a été menée auprès de 46 volontaires. Des chercheurs de l’Université fédérale de São Paulo ont découvert que le raccourcissement des télomères, un biomarqueur du vieillissement cellulaire, s’accélérait chez les patients souffrant d’apnée obstructive du sommeil non traitée, tandis qu’une pression positive continue des voies respiratoires atténuait les dommages, explique le communiqué de presse. Ces conclusions ont été publiées dans la revue Sleep.
De quoi s’agit-il ? Comme le détaille Ameli Santé, ce traitement des apnées du sommeil « consiste en l’utilisation d’un appareil qui, pendant la nuit, envoie l’air dans les voies respiratoires avec une légère surpression. On parle de PPC (pression positive continue) ou de CPAP (pour l’anglais Continuous Positive Airway Pressure, de même signification) » (source 1).
Les télomères se raccourcissent naturellement à mesure que les cellules se divisent pour régénérer les tissus et les organes. Les cellules vieillissantes cessent de se diviser lorsque les télomères deviennent trop courts. Ainsi, le raccourcissement accéléré des télomères peut donc conduire à un vieillissement cellulaire prématuré.
Inflammation et stress oxydatif
Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques ont prélevé des échantillons de sang pour mesurer la longueur des télomères au début de l’essai, trois mois plus tard et à la fin de l’intervention. Ils ont également analysé les marqueurs du stress inflammatoire et oxydatif. « Le raccourcissement des télomères est inévitable car il est associé au vieillissement, à l’inflammation et au stress oxydatif, mais le syndrome d’apnée du sommeil l’accélère et nous avons constaté que la pression positive atténuait cette accélération après trois et six mois », a constaté Priscila Farias Tempaku, première auteure de l’article et chercheuse en sommeil.
« Les résultats soulignent l’importance du sommeil comme facteur de protection contre le vieillissement et facteur de risque chez les patients présentant des altérations. Il s’agit d’une excellente incitation à suivre ce traitement puisque la plupart des gens hésitent à utiliser la CPAP », a déclaré Sergio Tufik, dernier auteur de l’article.
Johanna Amselem