Selon la pensée conventionnelle, tout objet céleste avec un champ gravitationnel appréciable possède une limite dans laquelle un objet céleste s’approchant est mis en pièces, comme mentionné précédemment. De plus, les anneaux au-delà de la limite de Roche fusionneraient le cas échéant en une petite lune, en quelques décennies seulement. Des systèmes d’anneaux denses devraient exister à l’intérieur de la limite de Roche. À titre de comparaison, les anneaux principaux autour de Saturne se situent dans trois rayons planétaires. Cette découverte a donc obligé à repenser les théories de la formation des anneaux.
Giovanni Bruno, de l’Observatoire d’astrophysique de l’INAF à Catane, en Italie, explique : « Donc, ce qui est si intrigant dans cette découverte autour de Quaoar, c’est que l’anneau de matière est beaucoup plus éloigné que la limite de Roche ne le permet ». Il ajoute : « À la suite de nos observations, la notion classique selon laquelle les anneaux denses ne survivent qu’à l’intérieur de la limite de Roche d’un corps planétaire doit être complètement révisée ».
Le professeur Vik Dhillon, co-auteur de l’étude du département de physique et d’astronomie de l’Université de Sheffield et son équipe, expliquent dans un communiqué que l’anneau de Quaoar s’est formé de la même manière que les autres anneaux du système solaire : les collisions de lunes en orbite autour de la planète mère ont créé des débris qui se sont déposés dans un anneau composé de particules de roche, de glace et de poussière.
Les premiers résultats suggèrent que les températures glaciales de Quaoar pourraient jouer un rôle en empêchant les particules de glace de se coller. En effet, ce revêtement extérieur glacé engendre des collisions élastiques. Il s’agit de collisions dans lesquelles deux objets rebondissent l’un sur l’autre plutôt que de s’agglutiner, comme une balle en caoutchouc frappant le sol. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir le mécanisme de formation de ce système d’anneaux et sa persistance.