En cas de contamination par la Covid-19, les personnes en surpoids ou souffrant d’obésité présentent un sur-risque de complications. Les réactions inflammatoires se déclarent en effet au niveau du tissu adipeux.
Pourquoi les personnes présentant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25 (surpoids) et à 30 (obésité) sont-elles plus à risque en cas de contamination par la Covid-19 ? Selon des chercheurs brésiliens* et britanniques**, la composition du tissu adipeux serait la principale coupable. Pour en savoir plus, les scientifiques ont analysé les tissus adipeux prélevés sur des patients décédés de la Covid-19 et sur des patients infectés par le SARS-CoV-2.
Les graisses abdominales ciblées par le SARS-CoV-2
Résultat, « les cellules graisseuses (adipocytes) sont bien un réservoir du SARS-CoV-2. Leur présence en grande quantité va de pair avec une augmentation de la charge virale », décrivent les Pr Marilia Cerqueira Leite Seelaender et Peter Ratcliffe, principaux auteurs de l’étude. Les tissus les plus touchés semblent être « les graisses profondes (abdominales et celles entourant les organes) plutôt que les graisses superficielles ».
Autres mécanismes mis à jour : « lors de l’infection, il semble que les cellules graisseuses délivrent dans la circulation sanguine des substances à l’origine de la réaction inflammatoire » appelée choc cytokinique. S’en suivent des complications au niveau des poumons, du cœur et du système nerveux. Selon les chercheurs, « chez une personne en surpoids ou obèse, les tissus adipeux deviennent hypoxiques***, ce qui diminue la quantité d’oxygène disponible pour le patient ».
A noter : les réactions inflammatoires repérées dans les cellules adipocytes sont les mêmes chez les personnes souffrant de cachexie : une perte de poids rapide et une fonte musculaire typique, entres autres, des patients atteints du virus du Sida, d’insuffisance cardiaque et de cancers. En cause, la présence commune de cellules sensibles au SARS-CoV-2.
*Ecole de médecine de l’Université de Sao Paulo
**Université d’Oxford
***Déséquilibre entre les besoins des tissus en oxygène et les apports
Source : Advances in Nutrition, le 20 novembre 2020