LA HAVANE | Cuba dispose désormais de deux vaccins entièrement mis au point par les scientifiques du pays, après l’autorisation d’usage vendredi de son Soberana, a annoncé vendredi l’autorité de réglementation des médicaments (Cecmed).
Cette annonce intervient alors que l’île connaît un taux d’incidence élevé d’infections à la COVID-19, un mois après l’autorisation d’Abdala, le premier vaccin d’Amérique latine.
«Cela a été possible après un processus d’évaluation rigoureux» au cours des dernières semaines, dans lequel «tous les résultats liés à l’efficacité et à l’efficience du vaccin ont été évalués», a déclaré Olga Lidia Jacobo, directrice du Cecmed.
Soberana, qui selon les autorités sanitaires cubaines a une efficacité de 91,2 % contre les cas symptomatiques, fait partie d’un programme de vaccination qui combine deux doses de Soberana 02 et une troisième de Soberana Plus.
Les injections de Soberana et d’Abdala, également vaccin à trois doses, ont débuté en mai à Cuba dans le cadre d’une intervention de santé publique réservée aux zones les plus touchées.
Un peu plus de trois millions de Cubains ont reçu trois doses des vaccins Soberana ou Abdala, 4,3 millions ont reçu deux doses et 4,8 millions ont reçu une dose.
Les infections ont grimpé en flèche en juillet et, dans certaines provinces du pays, des pénuries d’oxygène ont été signalées.
Au cours des dernières 24 heures, 9764 cas et 78 décès ont été enregistrés, portant le nombre total de cas à 564 011 et de décès à 4397.
Cuba entend vacciner l’ensemble de ses 11,2 millions d’habitants d’ici à la fin de l’année et espère aussi vendre ses formules à l’étranger.
Le Venezuela, qui a acheté 12 millions de doses, administre déjà Abdala. L’Iran a déjà approuvé l’usage d’urgence du Soberana après l’avoir testé sur son territoire. L’Argentine, le Vietnam et le Mexique se sont dits aussi intéressés.
Un feu vert de l’OMS n’est pas nécessaire pour ces accords bilatéraux.
L’intérêt des vaccins cubains, dont la composition repose sur une protéine recombinante - la même technique utilisée par la société américaine Novavax -, est qu’«ils peuvent être stockés entre deux et huit degrés, un avantage en Amérique latine où, malheureusement, la réfrigération à un niveau élevé (nécessaire à d’autres vaccins, NDLR) est difficile», avait indiqué Amilcar Pérez-Riverol, un chercheur cubain de la Fondation Fapesp, à l’Université de l’État de Sao Paulo.
Soumis à un embargo américain depuis 1962, Cuba a commencé à concevoir ses propres vaccins dans les années 1980. Aujourd’hui, 80 % de ceux qui sont inclus dans son programme de vaccination sont fabriqués sur son territoire.