C'est un chiffre désastreux pour la planète. Les émissions de carbone en Amazonie ont explosé en 2019 et 2020, selon une étude menée par une équipe de l'agence spatiale brésilienne INPE et publiée dans la revue Nature, mercredi 23 août. Cette période correspond aux deux premières années du mandat de l'ex-président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro, quand la déforestation était au plus haut.
En utilisant des échantillons d'air recueillis lors de survols de la jungle, les chercheurs ont montré que les émissions en Amazonie étaient passées de 240 millions de tonnes en moyenne de 2010 à 2018 à 440 millions en 2019 (+83%) et 520 millions en 2020 (+117%). La moyenne de ces deux années équivaut au double de celles des huit années précédentes.
Une déforestation accélérée en 2019 et 2020
Les chercheurs ont relevé que la déforestation dans l'Amazonie brésilienne (environ 60% de la forêt tropicale sud-américaine, qui s'étend sur neuf pays) avait augmenté de 80% en 2019 et 2020, par rapport à la moyenne de la période 2010-2018. Ils ont également constaté une hausse de 14% des surfaces incendiées en 2019, et de 42% en 2020. Selon les auteurs de l'étude, ces chiffres montrent les effets du "démantèlement" des agences publiques de protection de l'environnement lors du mandat de Jair Bolsonaro (2019-2022).
La plus grande forêt tropicale du monde est vitale pour freiner le réchauffement de la planète. Or, des scientifiques ont montré qu'elle avait déjà commencé à rejeter plus de CO2 qu'elle n'en absorbe, s'approchant d'un "point de non-retour" qui la verrait se transformer en savane.