De nouvelles variétés de poissons sud-américains ont été découvertes dans la région d’Apuí au Brésil. Mais ils pourraient déjà être au bord de l’extinction, la faute à la déforestation.
Le poisson appartient à une sous-famille appelée dards sud-américains. Cette découverte porte à cinq le nombre d’espèces de dard connues.
Une espèce, Poecilocharax callipterus, se distingue par ses longues nageoires rouge-orange et une tache sombre à la base de sa queue. L’autre nouvelle espèce, Poecilocharax rhizophilus, est le dard le plus miniature jamais identifié. Ce petit poisson ne mesure qu’environ 2 centimètres de long à l’âge adulte. Il est jaune vif avec une bande noire le long de ses flancs et a un ventre argenté à blanc.
Une étude décrivant les deux nouvelles espèces, ainsi que les menaces pesant sur leur environnement, a été publiée lundi dans le Zoological Journal of the Linnean Society.
Point de basculement
La déforestation et d’autres impacts humains poussent la forêt amazonienne vers un point de basculement qui transformerait cet écosystème biologiquement riche et diversifié en une savane herbeuse. Des facteurs de stress qui pourraient être ressentis sur terre… mais aussi sous la surface de l’eau.
« C’était excitant de découvrir de nouvelles espèces. Mais sur le terrain, on a vu la forêt en feu, des grumiers transportant des arbres immenses, et des parcelles défrichées transformées en pâturages pour le bétail. Cela nous a fait ressentir une grande urgence à documenter ces espèces et à publier cet article dès que possible », explique l’auteur de l’étude Murilo Pastana, chercheur au Smithsonian National Museum of Natural History à Washington.
En 2016, un an après leur première découverte, les chercheurs sont revenus sur le site et se sont rendus compte que l’habitat des deux poissons était très limité : un seul ruisseau avec près de 4 kilomètres carrés d’habitat pour P. callipterus, et environ 50 kilomètres carrés pour P. rhizophilus.
Habitat menacé de destruction
Au cours des six dernières années, la forêt dans laquelle vivaient les deux espèces de poissons a été rasée pour faire place au bétail, aux cultures et à l’extraction de l’or – toutes des activités qui déciment la flore et la faune indigènes.
Alors que Pastana pense que P. rhizophilus est probablement encore en vie, il craint que même un développement humain minime n’ait détruit l’habitat très limité de P. callipterus. « Parfois, lorsque nous arrivons dans une zone, elle est en feu parce qu’ils doivent défricher la forêt pour le bétail », explique-t-il.
M. Pastana espère que cette découverte favorisera la protection juridique de ce poisson, même si la bataille sera rude. Il pense que le P. callipterus plus grand et plus brillant pourrait trouver sa place parmi les aquariophiles, ce qui maintiendrait au moins l’espèce en vie même si son habitat naturel est détruit. “Ce n’est pas la meilleure solution… mais c’est peut-être un moyen pour cette espèce de survivre”, conclut-il.
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